MATINEES AL WARDA

Les matinées d'information se passent très bien, on en est à notre quatrième séance, ce sera la cinquième cette semaine et ça sera sur la vie de couple après un cancer du sein.
J'avoue avoir commencé cette série de matinée sans trop savoir à quoi m'attendre, j'avais décidé alors d'avancer au grès des questionnements des femmes présentes.
La majorité des femmes qui assistaient étaient suivies ou hospitalisées à l'Institut Salah Azaiez, il y en avait à chaque séance entre 15 et 20, d'origines diverses mais avec le même besoin d'être guidées, d'être écoutées et d'être rassurées sur leur avenir. Ces besoins ne sont pas facilement exprimés mais ressortent petit à petit timidement au cours des discussions.
Le discours est simple et les discussions toujours ouvertes. Mon bonheur est immense de retrouver des femmes qui étaient présentes la semaine d'avant, c'est pour moi la meilleure preuve que quelque part on apporte un plus...
ça se passe chaque Samedi à partir de 10h à la salle de staff du service de Chirurgie, au 3ème étage de l'ISA...

UN JOUR...

Un jour quelqu'un m'a dit que j'étais belle, que j'étais exceptionnelle...il me l'a dit avec des yeux qui brillaient, avec des yeux qui étaient prêts à ne plus me quitter, avec des larmes aux yeux...

Est-ce une réconciliation avec moi-même que je sens monter en moi?...Soudainement une photo de moi me plait, je la détestais la veille...

Un jour quelqu'un m'a dit que j'étais belle, que je compterai toujours pour lui, qu'il sera toujours mien, qu'il sera toujours là pour moi...

Un jour quelqu'un m'a dit je t'aime avant de partir pour la dernière fois...
Un jour quelqu'un m'a dit je t'aime et je l'ai cru...

Où sont les spermatozoides???

C'est bon, les ovaires se réveillent enfin! seulement voilà, plus de spermatozoïdes de disponibles...Au début du traitement on n'évoque jamais les problèmes de fertilité qui peuvent être dus aussi bien à la chimiothérapie qu'à l'hormonothérapie et dans certains cas à la radiothérapie, c'est considéré comme secondaire devant le "combat pour la survie" qu'on est prête à mener...seulement voilà, il y a une vie après le traitement, on se réveille pour redécouvrir sa libido, sa fertilité...les conditions autours ne suivent pas toujours...en plus on a 35 ans...tic tac, tic tac, tic tac...
L'envi d'avoir des enfants est certaine, les pressions sociales et religieuses aussi. Le désir d'enfants doit-il dépasser toutes ces considérations?