MÉDIMAGH Amira, CORBEX Marilys
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de
Master en Santé Publique, Contrôle des Maladie
Institut de Médecine
Tropicales, Antwerpen,
Belgique, Juin 2013
En Tunisie, le cancer du sein est le premier cancer
féminin, il représente 33% de l’ensemble des cancers diagnostiqués chez la
femme, au cours de la période 2004- 2006, on a enregistré une moyenne annuelle
de 785 cas (1).
Il a été largement démontré que l’information des
patientes sur le traitement et ses effets réduit l’anxiété, le stress et les
incertitudes ce qui améliore la qualité de vie ainsi que le pronostic de la
maladie (2). Peu d’études existent sur le sujet en Afrique du Nord, en Tunisie
l'aspect information et soutien psycho-social lors du traitement n’est pas
prioritaire dans la prise en charge.
Nous avons réalisé une étude pour avoir une idée plus
claire des principaux effets secondaires et séquelles dont souffrent les
patientes et pour explorer les informations qui leurs étaient fournies
concernant ces effets secondaires. Notre but était de comprendre leurs besoins
non couverts en information et proposer des pistes pour y répondre en tenant
compte des limitations et du contexte local.
Nous avons mené des interviews semi-dirigées avec vingt
femmes, traitées et suivies pour un cancer du sein à l’Institut Salah Azaiz de
Tunis. Nos résultats montrent que les patientes ne reçoivent aucune information
sur de nombreux aspects de leur traitement et doivent y faire face seules et
désarmées. L’une de nos principales conclusions est que les patientes ne sont
pas toujours conscientes de leurs besoins en information, elles ne recherchent
pas activement l'information et ne revendiquent pas le droit d’en bénéficier.
La source principale d’information des patientes est le
médecin, les autres professionnels de la santé jouent un rôle mineur. Les
patientes préfèrent aussi recevoir l’information au cours d’entretiens
interpersonnels plutôt qu’à travers des supports écrits. Nous avons identifié
nombres d'obstacles à la transmission de l’information, liés aussi bien à la
patiente qu’au médecin ainsi qu'à l’organisation des services à l’Institut
Salah Azaiz.
Les résultats de cette étude permettent de proposer un
certain nombre d’interventions rapidement implémentables dans le contexte
actuel, parmi lesquelles :
Des informations de base doivent être données à toutes les patientes, des
informations supplémentaires doivent être disponibles sur demande. Une session d’information
devrait prendre place avant le début de chaque phase du traitement ainsi qu'à
la fin du traitement initial.
Des supports d'information écrits et multimédia devraient être accessibles
au plus grand nombre au sein même de l'hôpital.
Une formation des infirmières doit être mise en place, pour leur permettre
d'assurer des consultations d’éducation et d’accompagnement.
Le réseau informel des patientes peut être mis à profit pour disséminer
l’information.
Il est bien clair que ces interventions doivent faire
partie, dans l’idéal, d’un processus
multidimensionnel de soutien et d’accompagnement,
informationnel, émotionnel et technique, un travail de fond devra être mené en
parallèle pour changer les conditions de prise en charge. Le défi des années
futures est de faire reconnaître par le système de santé tunisien que la prise
en charge psychosociale doit faire partie intégrante des soins oncologiques.
Retrouvez le document complet à l'adresse suivante :
https://drive.google.com/file/d/0B5qwDivr1AyYbjlhd05sQi1Mbm8/edit?usp=sharing